Le rivage brillait et la mer dormait Un doux refrain se faisait entendre dans les arbres et sur les eaux…." Ces vers de Vicenzos Kornaros décrivent à merveille l’image maritime de Sitia. Et le poète poursuit: "Il y avait là des plaines et des monts, des bois et des vallées aussi Des herbes et des fleurs, des plantes, des fontaines et des puits Des arbres fleuris chargés de fruits, et de fraîches prairies, Des fermes habitées par de nombreux bergers…" Telle est l’image de l’arrière-pays, idyllique lui aussi et façonné au fil des millénaires.
Mais un autre poète, Kostis Frangoulis (alias Antée, 1905-2005) inscrit Sitia dans un décor plus large : " Que Sfakia est sauvage et que Stia est douce ! Comme toute la Crète est belle et fière!.." nous dit-il. Belle et fière, la Crète l’est effectivement, de bout en bout, "de Gramvoussa jusqu’au monastère de Toplou", pour reprendre les mots de Kazantzakis. Chaque lieu de l’île a cependant sa beauté, ses traits et son identité propres. Et Sitia se définit ainsi : "Le visage doux de la Crète !" La Crète tranquille, clémente et tendre… Celle qui rit, chante et apaise…
Et Kostis Frangoulis ajoute : "Les gens de Sitia sont réputés pour leur bonté, Pour leur gentillesse ils sont réputés, Virtuoses de l’archet et danseurs émérites, Sereins et généreux..."
C’est ce que découvrent les visiteurs de Sitia, de cette région différente et inexplorée de la Crète. D’un lieu, enfin, exotique jusque dans son paysage –avec sa palmeraie de Vaï, ses bananeraies, ses dunes et ses bois de cèdres, sa flore aux nombreuses espèces africaines, son soleil brûlant de midi, près de la fraîcheur des plages et de l’eau… La Crète est aussi un immense paradis culturel. Ici se trouve, au dire des archéologues, l’"Ancienne Porte de l’Orient". Les ports minoens de Zakros, Palaikastro, Sitia, Mokhlos, Psira notamment, constituèrent les premiers lieux de rencontre et traits d’union de l’île avec les grandes civilisations de l’Orient et de l’Égypte. Ici naquirent et fleurirent de grands comptoirs maritimes et commerciaux, de puissantes cités, de somptueux palais, de luxueuses villas, des sanctuaires renommés, des ateliers d’art… Les archéologues ont mis au jour d’innombrables trouvailles qui suscitent aujourd’hui l’admiration des visiteurs. Du reste, les fouilles se poursuivent et révèlent chaque année de nouveaux trésors inestimables.
Tout le territoire du district de Sitia regorge de sites superbes qui suscitent l’intérêt toujours accru des visiteurs : Praissos, la célèbre capitale des "Étéocrétois", la puissante cité dorienne d’Itanos, la Lefki romaine (aujourd’hui Koufonissi), « Délos de la mer de Libye », avec son théâtre antique de mille places, la majestueuse villa romaine de Makrys Yalos, la splendide résidence vénitienne d’Étia, le "petit Μistra" de Voïla, l’imposante forteresse de la Kazarma à Sitia, Moni Toplou ou, comme on l’appelle plus familièrement, le « grand monastère », les couvents de Kapsas, Fanéroméni, Haghia Sofia à Arméni… À cela s’ajoutent les admirables chapelles byzantines et les lieux historiques, les vestiges de monuments appartenant à la famille Kornaros, les pittoresques villages traditionnels et d’autres exemples innombrables d’architecture populaire qui partout embellissent le paysage. Les musées archéologique et ethnologique de la ville de Sitia comptent parmi les plus riches et les mieux organisés du pays.
Les remarquables collections d’icônes, d’objets ecclésiastiques et de gravures abritées par le monastère de Toplou et par d’autres musées, plus petits mais fort intéressants, tels que ceux de Palaikastro, Hamézi, Handras et Pefka, offrent au public les précieux trésors du patrimoine historique et culturel de la région. La douceur diffuse et l’atmosphère romantique de la ville de Sitia et des villages environnants évoquent subtilement l’Érotokritos, ce chef-d’œuvre, selon Mélina Mercouri, de la littérature amoureuse mondiale, dû à Vicenzos Kornaros. Le poète "…naquit à Sitia, et à Sitia grandit Et c’est là qu’il peina pour composer les vers que vous lisez ici…"
Mais la Sitia d’aujourd’hui a, elle aussi, de quoi s’enorgueillir.
► Elle produit la meilleure huile d’olive du monde, couronnée de multiples prix et distinctions, des fruits et des légumes exquis, des vins d’excellente qualité et des cultures biologiques.
► On y trouve de délicieuses pâtisseries traditionnelles, des produits laitiers, du miel, de l’eau-de-vie, sanc cesse primés lors des concours internationaux.
► Elle dispose d’excellentes tavernes et de restaurants hauts de gamme, servant la cuisine crétoise la plus authentique.
► Elle conserve bien vivante sa riche civilisation populaire, et chaque été, dans ses villages, sont organisées fêtes traditionnelles et réjouissances diverses, ainsi qu’un grand nombre d’intéressantes manifestations culturelles.
► Par rapport à sa population, c’est la première région du monde à avoir mis en valeur ses sources d’énergie renouvelables, grâce à son parc d’éoliennes, détail particulièrement apprécié par les amis de l’environnement.
► Elle bénéficie en outre d’une nature encore intacte, "unique en Grèce et en Europe" et d’un paysage rural varié, avec ses immenses oliveraies, ses vignes, ses jardins et ses vergers, où le cultivateur, avec son petit âne et ses chèvres, vient apporter une note humaine.
► Une judicieuse exploitation des sources douces d’énergie, d’excellents produits biologiques de terroir, une nature vierge et un paysage rural inchangé depuis des siècles font à juste titre de la province de Sitia le "jardin écologique de l’Europe".
À l’occasion de ses randonnées, le visiteur peut découvrir avec émotion une nature splendide et un patrimoine culturel passionnant. Il peut également pratiquer la natation et les sports nautiques sur des plages désertes ou aménagées, aux eaux cristallines, participer à des excursions dans d’autres régions de Crète comme dans les îles avoisinantes, et, bien sûr, s’amuser et s’adonner aux formes modernes de divertissement.
Le district de Sitia constitue une unité touristique et ses différentes composantes, la ville de Sitia, Makrys Yalos et Koutsouras, Palaikastro et Zakros, Xérokambos et Mokhlos, sans être saturés, disposent de toutes sortes d’hôtels et de modes d’hébergement de haut niveau et à des prix raisonnables. Sitia vous attend pour vos plus belles vacances, et les mieux remplies…
Agglomérations de la municipalité de Sitia
Haghia Fotia
Petite agglomération, près de la mer, sur le territoire de laquelle a été fouillée une importante nécropole datant du Minoen Récent et comprenant 300 tombes, qui ont livré envrion 1800 objets et vases, dont beaucoup sont exposés au Musée archéologique de Sitia.
Haghios Géorghios (ou Tourtouli)
Village verdoyant, avec sa source (Fléga) qui jaillit dans une belle ravine. Les alentours présentent un intérêt archéologique exceptionnel. Y ont été découvertes une nécropole utilisée à l’époque minoenne puis au cours de la période géométrique, et une grande villa minoenne. Parmi les trouvailles, un tour de potier et des outils de pierre. C’est également là que se trouvent les grottes de Mégalo Katofyghi et Mikro Katofyghi (= Grand et Petit Refuge), qui étaient habitées durant l’antiquité. D’Haghios Géorghios dépend aussi le pittoresque village de Pano Piskopi. Après Haghios Géorghios, on rencontre les petites agglomérations de Sykia et Sklavi, à droite de la route, puis Papayannadès et, sous la route, le hameau de Vori, après quoi on arrive à Lithinès.
Akhladia
Village prospère où susbsistent quelques petites maisons de maître. Au lieu-dit Platoskinos a été fouillée une tombe du Minoen Récent, comportant un vestibule et une grande chambre circulaire, tandis qu’au lieu-dit Riza a été découverte une vaste villa rurale, au plan complexe, datant du Minoen Moyen, comprenant 12 pièces et un spacieuse salle de séjour, ou mégaron crétois. À la commune d’Aklhadia appartient également le vieux hameau aujourd’hui abandonné de Kymourghiotis, situé dans une ravine verdoyante où se trouve la source –antique, dit-on- de Lapsanari. Après Akhladia, nous rencontrons les petites agglomérations de Paraspori et Skordilo, où il existe une belle fontaine turque, puis de Krya.
Épano Épiskopi
Mentionnée dans la province de Sitia en 1577 par Fr. Barozzi. Dans l’église de la Panaghia se trouve la mitre de l’évêque catholique Gaspare Viviani. Au lieu-dit Trypitos a été découverte en 1978 une garnison fortifiée d’époque classique, où l’on observe les vestiges d’une muraille de 24 m de long et de 2 m de haut, maçonnée en pierre de taille.
Kato Épiskopi
Village mentionné en 1577 par Fr. Barozzi comme appartenant à la province de Sitia. Tombes minoennes.
Zou
Petit village traditionnel blotti dans une ravine verdoyante, et dans la région duquel a été mise au jour une maison minoenne de grande importance. Les découvertes qui y ont été effectuées sont exposées au musée archéologique d’Héraklion. La source de Zou est renommée pour son eau potable d’excellente qualité. Dans les alentours, tout près les uns des autres se trouvent les hameaux d’Arniko, Pano et Kato Drys, Zakharino, Myli, Sfakakia et Stavroménos. Ce dernier, le plus grand d’entre eux, est le siège de la commune de même nom.
Katsidoni
Village traditionnel de montagne, dans la région duquel se trouve le sommet Prinias, où il existait un sanctuaire minoen dont les fouilles ont livré d’importantes trouvailles. À l’agglomération appartient également le hameau de Sandali.
Κrya
L’agglomération comprend deux villages, celui du Haut et celui du Bas. Dans les environs a été découverte une nécropole datant de l’époque subminoenne et de la période géométrique. Au sommet de la colline d’Haghios Géorghios se trouvent les ruines du château vénitien de Monte Forte (on Ano Kastelli), bâti au XIIIe ou au XIVe s. Après Krya, à gauche de la route, on rencontre le hameau de Dafni, avec sa pittoresque petite place, son grand platane et sa source.
Lastros
Agglomération au nom préhellénique, dans les environs de laquelle ont été localisées d’importantes antiquités minoennes et ont été effectuées des trouvailles datant de la période archaïque. L’intérieur du village, particulièrement pittoresque, a conservé son cachet traditionnel. On y rencontre les églises byzantines du Christ et Haghios Géorghios.
Μaronia
Petit village au creux d’une ravine verdoyante traversée par la rivière Pandélis, dans la région duquel ont été fouillées des tombes et des antiquités minoennes. Un vieux pressoir à huile a été reconverti en un pittoresque musée rural.
Exo Mouliana
Agglomération abritant l’intéressante église Haghios Géorghios (XVe s.) où subsistent quelques traces de fresques.
Messa Mouliana
Agglomération dans la région de laquelle ont été mises au jour d’importantes antiquités. De là proviennent un masque en or et un cratère d’époque protogéométrique, en forme de cloche, décoré d’une scène représentant un cavalier et un chasseur poursuivant des bêtes sauvages. Dans les environs se trouve aussi le petit village de Kalavros, perché dans un paysage impressionnant, avec ses falaises surplombant la mer de Crète. On produit ici un vin célèbre depuis l’antiquité, du cépage dit liatiko.
Μokhlos
Pittoresque village de pêcheurs au nord duquel se trouve la petite île d’Haghios Nikolaos. Cette dernière était reliée à la terre ferme durant l’antiquité, formant ainsi deux belles rades naturelles. Centre important à l’époque des Minoens, Mokhlos nous révèle ses secrets grâce aux fouilles qui y ont été entreprises et qui se poursuivent encore aujourd’hui. L’architecture de l’habitat et les trouvailles d’époque minoenne qu’il a livrées (une série de vases, notamment) présentent un intérêt exceptionnel. Au nord-ouest de Mokhlos se trouve une autre île, plus grande : Psira.
Μyrsini
Village traditionnel jouissant d’une vue fabuleuse sur la mer crétoise. Il existe dans les alentours quelques vestiges d’installations anciennes qui ont livré d’importantes trouvailles, datant surtout du Minoen Récent. Au lieu-dit Galana Harakia a été découverte la première tombe à coupole de Crète orientale; elle renfermait 60 sépultures et une multitude de vases, de sarcophages et de jarres. Au nord du village, près de la petite église Haghios Andonios, se trouvent les ruines d’un château vénitien.
Praissos
Le village tient son nom de la célèbre ancienne cité, capitale des Étéocrétois. Construite sur trois collines-acropoles, à côté de la rivière Stomios, la ville antique fut habitée dès l’époque néolithique. Tout près se trouve le petit village de Vavéli, rebaptisé en 1995 Néa Praissos (= la Nouvelle Praissos). Au lieu-dit Skalès ou Hélidoniès il existe une grotte où furent découverts des outils datant de l’époque minoenne et des temps géométriques. Au lieu-dit Rabdhia tou Dighénis ou Kionia, on rencontre une carrière antique. Un peu plus bas se trouvent le hameau d’Haghios Spyridonas (autrefois appelé Kanéné) et, encore plus bas, une ravine verdoyante avec un moulin à eau (dit « le Moulin de Fyghétos »).
Roussa Ekklissia
Une route goudronnée qui part à 5 km à l’est de Sitia conduit à Roussa Ekklissia, village particulièrement pittoresque, avec ses sources et ses ruisseaux, sa verdure et sa vue magnifique sur la baie de Sitia. Sur la grand-place, sous un grand platane et près de la vieille église Haghios Nikolaos se trouve une splendide fontaine, édifiée en 1877 par le gouverneur de Sitia, K. Axélos. Au lieu-dit Anixi a été fouillé un sanctuaire qui a livré plusieurs trouvailles d’époque archaïque. Au lieu-dit Kastri on peut voir les ruines d’une ville, avec ses murailles et ses tours. De Roussa Ekklissia dépendent également les hameaux abandonnés de Kryonéri (Myssirghiou), Xérolimni, Mitato, Vryssidi, Mangassas, Honos, avec d’admirables spécimens d’architecture crétoise.
Sandali
Petite agglomération de la commune de Katsidonio, de la municipalité de Sitia, à une altitude de 350 mètres. Elle se trouve à une distance de 13 km de Sitia. Son nom, Sandali, provient du mot turc qui signifie «siège». Le visiteur peut savourer l'ombre des platanes séculaires qui composent un paysage de rêve, se reposer en buvant l'eau de la source qui se trouve à l'extrémité du village.
Sitanos
Petit village au paysage d’un intérêt exceptionnel, dans la région duquel se trouve la grotte d’Oxo Latsidi. Non loin de Sitanos, on rencontre le hameau abandonné de Zakathos. À l’est, sur un site fortifié, au milieu d’une "forêt" de rochers aux formes particulièrement variées et impressionnantes, est perché l’ancien village de Skalia, à la glorieuse histoire. Il est aujourdhui abandonné. C’était la "citadelle imprenable" de la Crète orientale, à l’époque de la domination turque. Finalement, comme le dit le poète, "l’infortuné Skalia par traîtrise fut conquis". On peut y voir l’église Haghios Géorghios et une petite source. Le paysage rocheux et ascétique est extraordinairement imposant.
Skopi
L’une des plus grosses bourgades du district de Sitia, avec des vestiges de l’époque subminoenne et de la période protogéométrique (dont une tombe à coupole au lieu-dit Drongara). Dans les environs, près de la mer, se trouve le monastère aujourd’hui abandonné de la Panaghia Fanéroméni (= Apparition de la Vierge), dont l’église fut construite au XVe siècle. Au-dessus de l’entrée il existe une intéressante inscription comportant des couplets élégiaques. Un autre monument important de la région de Skopi est la forteresse de Liopétro, qui date de l’occupation génoise (XIIIe s.). On peut y voir des vestiges du mur d’enceinte, avec ses tours, et plusieurs citernes voûtées. Au nord de Skopi, à des endroits intéressants de la côte, se trouvent les petits habitats saisonniers de Papadiokambos et Platani.
Sfaka
Il y existe une vieille église dédiée à la Trinité (Haghia Triada). Dans la région de Kératidi a été fouillée une tombe du Minoen Récent III qui renfermait un sarcophage en forme de coffre.
Τourloti
Village traditionnel situé sur une hauteur et jouissant d’une vue superbe sur la mer. Dans la région de Kastri ont été découverts les vestiges d’un habitat minoen qui a livré d’importantes trouvailles.
www.tourloti.gr
Hamaizi
Village doté d’un intéressant musée folklorique. Aux environs se trouve l’un des vestiges archéologiques les plus importants de la civilisation minoenne, une maison ellipsoïdale datant du Minoen Moyen. La typologie de ce bâtiment, situé au sommet de la colline de Souvloto Mouri, a fait l’objet d’une vaste controverse scientifique, quant à sa provenance et à son usage.