Itinéraires
Le nord de la province, autrement dit la région comprise entre Mokhlos et la ville de Sitia, se caractérise par un paysage rural qui se déploie sur les versants des collines et des montagnes, avec leurs terrasses en espaliers et leurs murets de pierre sèche, l’olivier souverain, la mer au loin, la brise fraîche, les pittoresques villages sur les hauteurs et les piémonts, les sociétés locales aux réjouissances traditionnelles et à la couleur cosmopolite…
Le sud du district, la région dominant Akhlia, Koutsouras et Makrys Yalos, se distingue par la majesté de ses hautes montagnes boisées, parcourues de profondes gorges et de ravins, par ses vallées verdoyantes, ses charmants villages traditionnels perchés sur les coteaux et sur les versants, surplombant l’immensité de la mer, par ses plaines où coexistent oliviers et riches cultures en serre, par son climat chaud et ses longues et tranquilles plages de sable.
La ville de Sitia et ses alentours se caractérisent par le paisible paysage de plaine, les fertiles vallées verdoyantes aux riches villages –petite terre promise- au précieux patrimoine historique et culturel, avec leurs nombreux vestiges antiques et leurs multiples monuments vénitiens, par la couleur à la fois traditionnelle, bourgeoise et cosmopolite de la belle et tranquille capitale provinciale.
À l’est de Sitia, la région de Palaikastro – Zakros – Xérokambos se définit par la douceur et la sérénité d’un paysage vallonné et ascétique à l’intérieur des terres, exotique et lumineux vers la mer, par la toute puissance du soleil, les couleurs fabuleuses du ciel et de l’eau, sources d’inspiration pour les peintres, les splendides plages de sable à l’aspect africain, les horizons ouverts sur l’infini... Le palais minoen et les anciennes cités donnent l’impression que le monde antique et ses mystères sont ici tout proches. Le majestueux monastère historique de Toplou inspire la ferveur religieuse.
Le plateau de Handras et le "jardin de rochers" de Karydi occupent le centre de la province. Un sentiment d’élévation et de liberté, une sensation d’éternité s’emparent du visiteur qui pénètre dans cette région fascinante. Rien que le ciel au-dessus de sa tête !
Avec son sol fertile, ses vignes, ses jardins et ses vergers, ses vieux moulins à vent et ses puits, le beau plateau de Handras donne une impression de richesse et d’abondance. Ses anciennes églises à fresques, le monastère d’Haghia Sofia, le village vénitien traditionnel d’Étia et la villa Renaissance des De Mezzo, le hameau médiéval de Voïla, avec la chapelle Aï Géorghis, la tour des Zénon, ses fontaines et ses demeures en ruine constituent d’émouvants témoignages de sa grandeur passée. Aujourd’hui, le plateau se bat pour survivre et prospérer, et quelques signes favorables semblent pointer à l’horizon.
Bien différente est l’impression que produit le Plateau de Karydi, dans le massif montagneux situé au sud-est de Sitia et à l’ouest de Zakros. C’est ici le "royaume de la pierre ", un "jardin de rochers" cher à Kazantzakis, portant les traces tangibles de la création du monde... L’on sent ici, de la manière la plus immédiate, dans toute leur grandeur, l’énigmatique genèse de la terre et les terribles phénomènes géologiques successifs qui ont donné à la Crète sa physionomie actuelle. Ici Dieu a parlé aux rochers ! L’architecture de la pierre trouve ici son apothéose et la statuaire de la nature, taillant dans la masse tout en soignant les détails, a offert des chefs-d’œuvre d’inspiration divine. Mais on admire également la force des hommes qui, dans ce décor minéral, ont réussi à survivre et à créer une civilisation! Ces maisons, ces enclos, ces bergeries, ces barrières, ces petites oliveraies, ces vignes et ces vergers entourés de murets de pierre sèche suscitent l’émerveillement et constituent de brillants symboles de la volonté des hommes de vivre et de créer.
Ici trouve sa plus juste expression le distique -ou mantinada- bien connu de Kostis Frangoulis : Beaucoup de pierre et très peu d’eau, de la terre, de-ci, de-là Telle est Sitia la belle, peuplée de braves gens !
Une autre région située à l’intérieur des terres possède, elle aussi, un charme particulier. C’est celle qui s’étend de Piskokéfalo et Akhladia à Chryssopighi et Bébonas. Le paysage présente de saisissants contrastes. Vallées et ravines verdoyantes tout d’abord, puis collines plantées de vignes et d’oliviers, versants couverts de buissons et d’herbes aromatiques, pâtures, clairières avec leurs villages et leurs cultures agricoles, massifs montagneux, de toutes parts, à en oublier que nous sommes sur une île… Un décor qui rappelle le Far West, avec ses fermes blotties dans la verdure, puis pour finir, des montagnes majestueuses et des gorges, comme celles de Kliros et de Messonas, avec de-ci, de-là, des images de la vie rurale et de l’ancienne Crète traditionnelle.
Dafni - Pefkoi
Partant de la place de Dafni, nous suivons le trajet vers le sud, en passant à côté du cimetière, et suivons le chemin en terre battue qui vire vers la gauche, à l’est, parallèlement à la côte abrupte. À une distance d’environ 900 mètres du village, vers la fin de la côte abrupte, nous quittons le chemin en terre battue et suivons le sentier qui se fond dans la nature et suit un parcours légèrement vers le sud; à une distance d'environ 700 mètres, nous rejoignons un chemin en terre battue qui nous suivons, direction sud. Nous ignorons la branche gauche et poursuivons vers le sud pour environ 1000 mètres supplémentaires. En quittant le chemin en terre battue, nous suivons le sentier pour 700 mètres, nettement vers le sud, jusqu’au plateau où se trouve l’entrée d’une petite gorge. Nous suivons le lit de la gorge sur une distance d’environ 1000 mètres et, après l’avoir quittée, nous suivons le sentier peu défini, du côté ouest, où l’on distingue le figuier caractéristique qui se trouve à l’entrée de la grotte de Vreiko. Depuis la grotte, nous suivons le sentier bien défini et, près de 250 mètres plus loin, nous nous trouvons sur un espace de stationnement et une route goudronnée que nous suivrons sur environ 150 mètres avant de prendre à droite le chemin en terre battue qui nous conduit du côté nord du sommet rocheux caractéristique où se trouve une chapelle pittoresque. Une fois sur le côté nord du rocher, nous suivons un sentier clairement délimité qui évolue sur le côté est et, après une randonnée d’environ 1000 mètres, nous atteignons le village Pefkoi.
Pefkoi
Il s’agit d’un des plus beaux villages de la région, construit en amphithéâtre sur le versant d’une colline, à une altitude de 420 mètres, aux étroites ruelles pavées. Le village n’est pas repris dans les recensements vénitiens du 16e siècle, mais bien dans le recensement ottoman de 1671. Selon les sources écrites, il existait avant cette date. Au-dessus de Pefkoi au sommet de Kastelopoulo, l’on a identifié un petit bâtiment datant de l’ère minoenne tardive, qui était probablement une tour d’observation. Au nord du village, à une distance d’environ 2,5 km, se trouve la grotte d’Apoloustres. L’on y accède par une route goudronnée qui mène jusqu’à l’entrée. Il s’agit d’une grotte lacustre dont la profondeur, connue à ce jour, atteint les 20 m. Au fil de l’histoire du pays, elle a servi de refuge aux habitant des villages situés à proximité, mais elle est également connue pour son importance du point de vue archéologique. Bien qu’elle reçoive plusieurs visiteurs, la grotte n’est pas mise en valeur sur le plan touristique. Au village il y a un musée d’art populaire.
Pefkoi - Makrygialos
Nous empruntons les ruelles pittoresques du village Pefkoi et, en suivant sur environ 250 mètres la route goudronnée au sud-ouest du village, nous tournons à gauche, empruntant un chemin en terre battue accidentée qui, après avoir parcouru une oliveraie, nous mène à un sentier qui passe à côté d'un ancien moulin à eau. Le sentier poursuit en suivant, sur une distance d'environ 500 mètres, le sommet du versant ouest de la gorge de Pefkoi. Après un virage à gauche, il descend dans le lit de la gorge qui présente des formations particulièrement intéressantes et une végétation dense. Pour environ 1000 mètres, nous suivons le lit ardu de la gorge et rejoignons un chemin en terre battue que nous suivons, direction sud, sur environ 1300 mètres, jusqu'à l'agglomération d'Aspros Potamos. Passé Aspros Potamos et après avoir traversé le cours d'eau, le chemin de terre suit un parcours parallèle à la rive est sur une distance de 1500 mètres, environ, jusqu'à l'agglomération de Makrygialos, en bord de mer.
Makrygialos
L'agglomération se trouve à une distance de 30 kilomètres, à l'est d'Ierapetra. Il s'agit d'un petit village de pêcheurs, avec une longue plage d'où, très probablement, il tire son nom (qui signifie « longue côte ») et qui, depuis quelques années, a évolué en lieu de villégiature. Il est stratégiquement situé comme point de départ vers les sites intéressant des environs tels que le monastère de Kapsa, Koutsouras, Mavros Kolympos, etc. Le site de l'agglomération revêt une grande importance archéologique. En effet, les fouilles réalisées dans la région ont mis au jour une villa minoenne et une villa datant de l'ère romaine. Au village l'on trouve des hôtels, des restaurants, des boutiques, une banque et les liaisons fréquentes avec Ierapetra et Sitia.
Kato Zakros - Karoumes
Partant du bord de mer, au nord de l'agglomération de Kato Zakro, nous suivons le sentier qui nous mène à un plateau rocheux. Ensuite, nous traversons un cours d'eau et nous suivons un sentier relativement bien défini, parallèlement à la côte, en remontant vers l'entrée de la grotte de Pelekita et le figuier caractéristique à son entrée. Partant de la grotte, le sentier devient difficilement visible en descendant sur une distance d'environ 500 mètres, jusqu'à l'ancienne carrière.
Depuis la carrière, le sentier est toujours parallèle à la côte mais à une altitude relativement élevée. Nous passons à côté de l'entrée de la grotte lacustre Adiavato et, ensuite, remontons jusqu'à au sommet de la côte abrupte. Depuis ce point, nous suivons, sur une distance d'environ 600 mètres, au même niveau, et devant nous s'ouvre, au nord, toute la baie de Karoumes et la plage du ravin de Hohlakia que nous atteignons après être passés à côté d'une plus petite plage et en contournant la côte sud rocheuse de la grande plage.
Karoumes
La baie de Karoumes se trouve à l'extrémité de la gorge de Hohlakia. C'est une des plus belles plages de Crète, avec quelques rares groupes d'arbres et de nombreux fossiles que l'on peut distinguer sur les roches calcaires qui entourent la mer. Le beau paysage naturel de la baie est complété par les écosystèmes variés que crée la zone humide du petit delta du fleuve Flega qui parcourt la gorge et qui forme un paysage inattendu dans la province sèche de Sitia.
Karoumes - Hohlakies
Partant du bord de mer à Karoumes, nous suivons la rive du courant d'eau sur une distance d'environ 500 mètres, jusqu'à l'entrée de la gorge qui est plus petite que celle de Zakro voisine mais qui n'a rien à lui envier du point de vue de la beauté naturelle et des formations géologiques. Pour environ 1500 mètres, nous suivons le lit de la gorge jusqu'à la sortie ouest où se trouve un tableau d'information, à la fin du chemin en terre battue. En suivant ce chemin sur la rive gauche de la rivière, après 600 mètres, nous passons sur la rive sud et nous nous retrouvons sur l'aire de stationnement où se trouve également une petite chapelle. Partant de la chapelle, nous poursuivons, toujours direction ouest, jusqu'au village de Hohlakies que nous atteignons après avoir parcouru près de 400 mètres où l'on rejoint la route provinciale Zakros - Palaikastro.
Hohlakies
Il s'agit d'un petit village agricole dont le nom provient probablement des nombreux rochers qui se trouve dans la zone du courant d'eau Flegapos qui aboutit à la gorge (hohlakoi = pierres lisses et rondes qui se trouvent dans le lit de courants d'eau et de rivières). Sur le site du village, les fouilles ont mis au jour une grande ferme minoenne et, dans la région élargie, les traces de diverses autres constructions sont visibles.
(*N.B.: Les informations fournies ici sur les gorges, grottes et randonnées en montagne le long du sentier européen E4 dans la région de Sitia sont d’ordre général. Le visiteur a la responsabilité, dans chaque cas, d’évaluer ses propres possibilités et connaissances pour choisir la manière de profiter au mieux des itinéraires et des curiosités naturelles proposés.)