La situation géographique de la province –dernière escale sur la route maritime des Minoens vers l’Afrique du Nord et le Moyen Orient- et des raisons conjoncturelles contribuèrent à son essor et à la création de son extraordinaire richesse.
Sitia était la "porte de l’Orient" du monde minoen, et c’est ici que se trouvent les premiers et les derniers foyers de la civilisation minoenne. La tradition savante de la région s’est perpétuée au cours de toute son histoire. Ainsi,
- Myson de Sitia, l’un des Sept Sages de la Grèce, mentionné par Stéphanos Byzantios
- Vicenzos Kornaros, "le grand poète immortel de la Nation hellénique", selon Kostis Palamas
- Andréas Kornaros, remarquable érudit de l’Academie hérakliote des Stravaganti, auteur de la première Histoire de la Crète
- les frères Pantogallos, grandes figures du clergé local et érudits
- Pertzivalis et Kalyvas, savants distingués et brillants rhéteurs de la Renaissance
- la famille des Salamon, à laquelle appartenait le poète national grec Dionysios Solomos
constituent quelques-unes des nombreuses grandes physionomies des arts et des lettres originaires de la province de Sitia.
Parallèlement, la civilisation traditionnelle de la région passe pour l’une des plus riches et des plus vivantes aujourd’hui encore, avec des réalisations remarquables dans le domaine de la musique folklorique et de la poésie populaire, qui, aussi étrange que cela puisse paraître, non seulement continue à exister mais connaît un formidable essor et ne cesse de se renouveler. Ainsi que l’observait Mélina Mercouri : "…Et jusqu’à aujourd’hui, Sitia est le lieu de la joie, de la fête, de la création. Un lieu qui dit à la vie un oui franc et massif. Un lieu qui poursuit fièrement une grande tradition dans les arts, les sciences et les lettres".