Les habitants de Sitia ont toujours été profondément religieux, ce qui montre au cours des 12 monastères qui ont été construits dans la région de Sitia. Aujourd'hui, seulement trois monastères sont en service.
Monastère de Toplou
C’est l’un des plus grands et des plus importants de Crète. Il se trouve à 10 km à l’est de Sitia, au centre d’un plateau ouvert, de faible altitude, à la base de la presqu’île dite Cavo Sidéro, à 6 km de Palaikastro. L’imposant ensemble architectural a l’aspect d’une forteresse. Officiellement, le monastère s’appelle "Panaghia Akrotiriani" (ou Notre-Dame du Cap). Mais comme au temps de la domination ottomane, il disposait d’un canon (top, en turc) pour repousser les pirates, il fut vite désigné par l’épithète toplu.
Le monastère fut, semble-t-il, fondé au XVIe siècle, près d’une chapelle de la Vierge qui se trouvait là depuis le XIVe siècle, à ce que laissent supposer certains détails de ses fresques. Très rapidement, il acquit une fortune considérable, fonda des églises dans toute la Crète, tandis qu’il annexait d’autres couvents qui périclitaient. Il fut pillé et endommagé à plusieurs reprises par des pirates, par les chevaliers de Malte et surtout par les Turcs, non seulement parce que ces derniers en convoitaient les richesses, mais en représailles du soutien que le monastère apportait aux luttes pour l’Indépendance nationale.
Toplou fut probablement détruit par des envahisseurs à la fin du XVe siècle et sa reconstruction fut liée aux familles vénéto-crétoises Kornaros et De Mezzo. Comme en témoignent également les nombreuses grandes icônes de culte datant des XIVe et XVe siècles, le monastère-forteresse avait alors atteint son apogée. Ces icônes reflètent d’ailleurs fidèlement l’évolution de la peinture constantinopolitaine qui allait progressivement pénétrer en Crète après la chute de la capitale byzantine. Leur grande valeur artistique est en outre révélatrice du haut niveau culturel de la communauté religieuse d’Akrotiriani, qui joua ainsi un rôle civilisateur considérable dans la Crète de la Renaissance. Le tremblement de terre de 1612 provoqua de sérieux dégâts qui furent ensuite réparés par le supérieur Gavriil Pandogallos, grâce à une aide généreuse du Sénat de Venise. L’higoumène restaura alors tous les bâtiments et ajouta sa nef sud à l’église Saint-Jean le Théologien. Le katholikon est de type à une seule nef et à toit voûté; sa façade et son imposant campanile sont de style Renaissance. Tous les espaces fonctionnels se déploient autour de la cour intérieure, sur trois étages surmontés de créneaux. L’ensemble associe à l’évidence des éléments hétéroclites empruntés à l’architecture byzantine et occidentale.
En 1646, le monastère fut pillé par les Turcs et en 1704, il fut proclamé stavropyge : placé sous la protection directe du Patriarcat, il put ainsi survivre. L’higoumène Parthénios Kafouros le fit restaurer et appela de grands peintres tels que Ioannis Kornaros et Stamatios, qui réalisèrent une multitude d’admirables icônes. Toplou paya du massacre de ses moines sa participation aussi bien à la Révolution de 1821 qu’à la Résistance nationale, entre 1940 et 1944. Il existe dans sa cour un très beau monument commémoratif, œuvre récente due au sculpteur Manolis Tzombanakis. Ces dernières années, d’importants travaux de restauration ont été entrepris, qui se poursuivent encore aujourd’hui. Deux remarquables musées ont en outre vu le jour; l’un abrite des icônes et différents objets précieux, l’autre une collection de gravures. Enfin, le Monastère est désormais un centre de cultures biologiques produisant de l’huile d’olive et du vin, tandis que non loin a été créé un parc d’éoliennes.
Monastère de Kapsa
Le Monastère de Kapsa peut être trouvé perché sur le bord de la bouche de la gorge Pervolaki, surplombant la mer de Libye. Le monastère appartient à Toplou et est à 9 kilomètres du village de Makriyialos..
Monastère de Panagia Faneromeni
Le monastère de Panagia Faneromeni est situé à l'ouest de Sitia dans la région de Platani. Aujourd'hui, le monastère est quasiment abandonné et les services sont rarement menées à la petite église byzantine, qui date probablement du 15ème siècle.
Monastère d’ Agia Sofia
Dans la plaine se trouve l'église Haghia Sofia, propriété du monastère de même nom, autrefois florissant. Dans la région se trouve également la grotte d'Haghio Pnevma (= SaintEsprit).